Le 25 juillet 1994 ma vie est bouleversée. Je suis sur le
chantier de la nouvelle Gare souterraine de Monaco,
avec mon Grand-Père alors photographe de métier.
Nous sommes confinés à l’intérieur d’une voiture en
dehors d’un périmètre de sécurité. Dehors, les
alarmes rugissent pour prévenir l’imminence d’un tir
d’explosif. C’est alors qu’une puissante explosion fait
trembler le rocher de la Principauté. Un énorme
nuage de poussière envahit le tunnel. Un mélange de
peur et d’excitation déclenche en moi une immense
fascination. Ce jour-là, je le sais ! Je veux être comme
ces femmes et ces hommes qui contribuent à réaliser l’impossible.
Make it possible… Réhabiliter l’impossible.
Réhabiliter, c’est redonner vie à l’Histoire, c’est préserver un patrimoine.
Plus tard, j’ai l’honneur de diriger les travaux qui
redonnent vie au Château Saint-Antoine à Marseille
alors totalement en ruine. Cette célèbre bâtisse inspira
Marcel Pagnol pour l’écriture d’une de ses œuvres les
plus connues : le Château de ma Mère. Le jour de
l’inauguration, je suis une nouvelle fois connecté à une
conviction profonde. Le plus important dans l’acte de
construire ou de réhabiliter est de laisser une empreinte
dans le temps pour les générations futures. Cette
réhabilitation exceptionnelle était un acte impossible et c’est pour cette raison que nous l’avons fait.
Réhabiliter c’est redonner vie à l’Histoire… C’est préserver un patrimoine… C’est un acte de liberté, une source d’inspiration dans une existence de constructeur. Plus encore, j’ai l’intime conviction que la réhabilitation s’inscrit dans un futur où les ressources de notre planète vont cruellement manquer. Dans une recherche d’excellence professionnelle, j’ai la certitude que l’Homme peut repousser les limites de ce qui est possible pour laisser une empreinte dans le temps…